Les récentes déclarations du candidat Sarkozy sur le temps de
travail des enseignants et sa proposition de pseudo-revalorisation
sont lourdes de sous-entendus sur l’insuffisance de notre temps
de travail. Elles montrent de sa part une méconnaissance totale
et un profond manque de reconnaissance pour notre métier.
De nombreuses études, dont une de la DEPP
publiée en 2011(1), ont montré que le temps
de travail réel des enseignants atteignait en
moyenne 40 heures par semaine. Outre les
heures en présence d’élèves, notre temps de
travail inclut les préparations, la recherche documentaire,
les corrections de copies, mais aussi
les réunions institutionnelles chronophages,
souvent imposées dans le cadre des contreréformes.
Sont incluses aussi les heures, souvent
difficilement chiffrables, d’entretien avec les
parents et les élèves.
Une récente enquête du Carrefour santé
social(2) a montré, entre autres, que de nombreux
enseignants sont en situation d’épuisement
professionnel.
AUGMENTER LE TEMPS DE PRÉSENCE ?
Affichant une revalorisation de notre métier,
mais le dénigrant en sous-entendant que nous
ne travaillons pas suffisamment, il voudrait augmenter
notre temps de présence dans l’établissement
contre 500 € en faisant le parallèle
avec le premier degré : méconnaissance du travail
dans chacun des degrés d’enseignement ou véritable mépris ? Le nombre d’élèves et la
diversité des niveaux à charge, l’importance
des préparations et des corrections, les réunions
qui font partie de nos missions ou bien encore
le travail de coordination des équipes ne sont
pas de même ampleur dans les deux situations.
REVALORISATION
C’est une réelle revalorisation de nos salaires et
de notre travail qu’il nous faut et non un supplément
juste là pour accréditer le « travailler
plus pour gagner plus ».
Non seulement le salaire après quinze ans de
carrière est nettement inférieur à la moyenne
européenne (83% du salaire moyen d’un enseignant
de l’UE), mais de plus la situation s’est profondément
dégradée dans la période récente
tandis qu’ailleurs des mesures de revalorisation
ont été prises. Pour l’essentiel, la politique
salariale du Président Sarkozy a contribué à
cette dégradation, les revalorisations indiciaires,
prises au coup par coup, restant limitées aux
toutes premières années.
La revalorisation que nous voulons passe aussi par
une réduction du temps et de la charge de travail :
réduction du temps d’enseignement, prise en
compte dans le temps de travail de certaines
réunions de concertation nécessaires à l’accomplissement
de nos missions. Cela exige aussi une
meilleure considération pour notre travail et notre
investissement au profit des élèves.
Le SNES en a fait des sujets de sa campagne
d’interpellation des candidats à l’élection présidentielle.
Il attend qu’ils explicitent leurs projets
sur ce point et leur soumet les revendications
qu’il porte pour la profession.
(1) P. 304-305 – Repères et références statistiques 2011
(2) Lieu d’échange et de réflexion qui associe la MGEN,
la FSU, l’UNSA-Éducation et le SGEN-CFDT