Une logique de redéploiement
Pour les seuls établissements RAR, le Ministère a décidé d’implanter 1000 postes d’enseignants référents et 3000 postes d’assistants pédagogiques. Mais leur financement se fait sur le dos de tous les collèges puisque les horaires du cycle central (5ème et 4ème) [lien horaires] ont été amputés d’une demi-heure. Le Ministère a ainsi pu récupérer 1400 ETP (Equivalent Temps Plein), dont 1000 ont permis de financer les enseignants référents.
On peut aussi s’interroger sur la baisse des moyens dans les établissements Zep et/ou Rep à la rentrée 2006, comme le montre le tableau Excel ci-dessous.
1000 enseignants référents
Quel que soit le nom qu’on leur donne (enseignants supplémentaires, expérimentés, référents, aujourd’hui d’appui), ils reçoivent une lettre de mission rédigée à partir du profil et du projet de réseau – élaborés le plus souvent sans consultation des personnels par les comités exécutifs des RAR.
Ces postes sont implantés au collège, mais peuvent être pourvus par des enseignants du 1er ou du 2nd degré, affectés hors barème lors du mouvement intra. Dans la plupart des académies, ils sont au nombre de 4 à 5 par réseau, mais certaines académies n’ont pu en affecter que 2.
D’après la circulaire de mars 2006, leurs missions principales consistent à « mieux structurer les équipes pédagogiques, développer l’accompagnement et la formation des jeunes enseignants, permettre une concertation accrue et favoriser la mise en œuvre des PPRE ». Leur service, déterminé par le profil du poste, ne peut comporter un temps d’enseignement devant une « classe constituée » supérieur à un mi-temps. De fait, il arrive bien souvent que leur temps d’enseignement ordinaire soit très nettement inférieur, voire inexistant, au profit de l’élaboration de projets ou d’intervention sur de petits groupes d’élèves, parfois extraits de leur classe.
Dans ces conditions, comment peuvent-ils apporter des « ressources supplémentaires » ou permettre la mise en place d’une véritable concertation ? Car il ne s’agit pas ici d’améliorer les conditions d’enseignement, par exemple par la mise en place de dédoublements que le Ministère cherche à réduire, ou de baisser les effectifs par classe. Néanmoins, lorsque les personnels ont pu participer à l’élaboration du projet du réseau et à la définition du service des référents, ils ont pu obtenir qu’un service d’enseignement devant une ou plusieurs classes soit assuré par ces enseignants, qu’ils interviennent en appui pour mettre en place des dédoublements par exemple.
Mais les candidats ne se bousculent pas. En 2006, 250 postes étaient encore vacants au mois de septembre, malgré des prospections forcenées dans tous les sens. Ont alors été affectés sur ces postes des TZR non volontaires, voire néo-titulaires, ou des collègues non titulaires. Les difficultés de recrutement se poursuivent encore aujourd’hui dans de nombreuses académies et ce sont toujours des TZR, parfois néo-titulaires, qui "écopent" de ces postes, sans savoir vraiment de quoi il est question…
3000 Assistants pédagogiques
Aux dires de la circulaire de mars 2006, les assistants pédagogiques doivent permettre de mieux prendre en charge les élèves en difficulté scolaire. Le Ministère fait ainsi l’impasse sur l’amélioration des conditions d’enseignement au sein de la classe, qui nécessite l’implantation de postes supplémentaires d’enseignants.
Ces nouveaux personnels, précaires, ont pour mission d’assurer, dans le réseau, une aide aux élèves, sous la forme de « accompagnement de la scolarité, soutien scolaire, aide méthodologique et transversale, aide au travail personnel, études accompagnées… » de manière individualisée ou en groupes restreint et peuvent en charge l’aide aux devoirs.
Mais pour être efficace, l’aide aux élèves doit nécessairement être étroitement liée avec le travail dans la classe. Le Ministère a marqué sa volonté de promouvoir la co-intervention au sein de la classe et de nombreuses équipes ont expérimenté cette modalité pédagogique. Mais, si elle permet aux assistants pédagogique de mieux entrevoir la réalité du travail en classe, elle pose de très nombreux problèmes de fonctionnement, qui ne sont pas résolus. Le travail entre enseignants et assistants pédagogiques demande une réelle concertation, mais les moyens le permettant n’ont jamais été donnés.