Pour qui réduirait le cinéma anglais aux comédies sociales urbaines, la vision de "Better things" a de quoi décontenancer. Le film de Duane Hopkins dépeint les doutes et les peurs de deux générations au sein d’une communauté rurale anglaise. Les plus jeunes se réfugient dans la drogue ou l’agoraphobie, les anciens se perdent dans la solitude et l’incompréhension. La génération intermédiaire est absente et seules deux femmes apparaîtront brièvement à l’occasion du deuil d’un proche, pour donner un semblant d’explication sur la vie du défunt.
Rob, adolescent renfermé ne se remet pas de la mort par overdose de son amie. Gail, agoraphobe essaie de se rapprocher de sa grand mère invalide, laquelle veut quitter la maison où elle est confinée. Les époux Galdwin, après soixante ans de vie commune traversent une crise conjugale. D’autres essaient de trouver dans le sexe un palliatif à l’amour. Mais plus le film avance, plus les issues se bouchent et le seul espoir est d’aller de l’avant, quitte à tout abandonner.
Si le film reste tonique, s’il ne sombre pas dans le glauque, c’est à la maîtrise de son réalisateur qu’il le doit. Ses connaissances aiguës en peinture et photographie lui permettent de composer des plans d’une grande beauté formelle qui aèrent ces sombres tranches de vie
Et c’est Gail, friande de littérature sentimentale, qui prononcera en conclusion, la phrase qu’on citait au début fu film "La vraie vie, c’est difficile, dans le meilleur des cas"
Francis Dubois
"Better things" un film de Duane Hopkins (Royaume uni) - sortie en salles le 21 janvier